Municipalisation du stationnement payant

Dans le cadre de la réforme du stationnement payant, les nouveaux tarifs qui seront applicables à Paris dès le 1er janvier 2018 ont été votés par le Conseil de Paris de fin janvier après avoir été soumis aux conseils d’arrondissement. L’objectif de cette réforme est de donner plus de compétences aux collectivités locales afin de donner plus de cohérence à leur politique globale de mobilité. C’est dans ce cadre qu’elles gèrent maintenant le stationnement sur voirie et sa verbalisation de A à Z. A Paris nombre d’automobilistes ne paient pas leur ticket de stationnement et très peu leurs amendes (91% des automobilistes « visiteurs » seraient ainsi dans l’illégalité, contre 10% des stationnements « résidents ». De fait, l’amende encourue par les fraudeurs, actuellement fixée à 17€, ce qui n’est pas considéré comme suffisamment dissuasif pour les contrevenants.

À partir du 1er janvier 2018, les villes pourront fixer elle-même le montant de cette amende, rebaptisée Forfait Post Stationnement (FPS). Perçu jusque-là pour moitié par l’État, son produit abondera désormais les caisses des collectivités pour financer les transports en commun. La ville de Paris va saisir cette opportunité pour instaurer un tarif dissuasif, en ligne avec des villes européennes comparables (96€ à Londres, 90€ à Barcelone ou 55,5€ à Amsterdam). Ainsi, l’amende de stationnement sera portée à 50€ en zone I (centre de Paris : arrondissements 1 à 11) et à 35€ en zone II (arrondissements périphériques, de 12 à 20). Elle sera minorée à 35€ en zone I et à 24,5€ en zone II en cas de règlement dans les 72h. La ville de Paris externalisera à une entreprise spécialisée dans ce domaine la vérification du paiement des parcmètres par les automobilistes. Ce projet permettrait de transférer les 1 600 ASP (agents de surveillance de Paris) aujourd’hui chargés de contrôler le stationnement vers la nouvelle brigade de lutte contre les incivilités.

Au conseil de Paris de novembre, les écologistes s’étaient abstenus sur le marché de services concernant le contrôle du stationnement payant, à l’exception des trois adjoint-e-s, qui ont voté Pour.

Les tarifs de stationnement resteront inchangés : 4€/h en zone I et 2,4€/h en zone II dans la limite de 2h maximum de stationnement. S’y ajouteront des « heures supplémentaires » à un coût horaire allant de 4,8 € à 12€ par heure, selon l’emplacement (centre de Paris ou arrondissements périphériques) et selon la durée (tarif progressif de la 3e à la 6e heure). À noter que le paiement mobile (déjà effectif) sera amélioré avec la possibilité de prolonger à distance la durée de son stationnement.

Pour les professionnels, des abonnements existent avec des tarifs préférentiels. La carte « pro sédentaire » permet aux commerçants de stationner à proximité de leur commerce au tarif résidentiel tandis que la carte « pro mobile » permet à ceux qui ont besoin d’effectuer des livraisons ou de se déplacer de stationner à 50cts/h dans Paris, jusqu’à 7 heures consécutives.

Par ailleurs, le stationnement sera gratuit pour tous les véhicules électriques et en cas de pic de pollution (en espérant qu’il y en ait de moins en moins).