Retour sur le débat « Transition écologique au quotidien : énergie décarbonée et éducation à l’environnement »

Mardi 3 novembre s’est tenu le 4e débat du cycle de conférences-débat organisé par le groupe local EELV Paris 20e. Guillaume Douault, animateur du Centre de Ressources de l’Éducation à l’Environnement ; Florence Herrero, conseillère du 20e arrondissement, chargée de l’éducation au développement durable et Kathy Carime-Jalime, adjointe à la maire du 20e arrondissement chargée de l’écologie urbaine étaient les invités de ce débat.

Kathy-Carime-Jalime2Kathy Carime-Jalime rappelle que depuis 2008, la moitié de la population mondiale est urbaine. D’ici 2075, 75 % de la population le sera. Au regard de cette évolution, la transition écologique prend toute son importance. C’est dans cette dynamique que nous nous situons actuellement.

On constate une évolution de la terminologie dans les textes, des Lois Grenelle 1 et 2, à la Loi sur la Transition écologique, qui va de pair avec une progression dans les projets. Alors qu’on parlait d’éco-quartiers il y a quelques années, on parle aujourd’hui de « villes intelligentes » ou Smart Grids, notions ayant une dimension plus vaste et intégrative.

Au sein de la mairie du 20e arrondissement de Paris, on mène une réflexion sur la Ville intelligente à partir des besoins des habitants tels que : se loger, travailler, se déplacer, se divertir. Des outils numériques de captation des données peuvent faire partie de la solution pour rationaliser la consommation de l’énergie et pour utiliser les énergies renouvelables.

Depuis l’année 2000, le premier écoquartier, une recyclerie, des Amaps, et la végétalisation de quartiers ont vu le jour dans le 20e arrondissement. Voici des réalisations concrètes qui vont dans le sens de la transition écologique. Concernant l’activité administrative de la mairie du 20e, la norme de Management environnemental ISO 14001 a été votée pour réduire l’impact de cette activité sur l’environnement.

Également, à l’échelon de la Ville de Paris et à l’échelon national, les plans et loi suivants ont été élaborés :

– le Plan Climat Énergie

– le Plan Alimentation Durable

– le Plan Biodiversité (en cours)

– la Loi de Transition Énergétique (intégrant l’Économie circulaire).

En outre, Kathy Carime-Jalime rappelle l’importance de la question de la précarité énergétique et de la conséquence des effets de la libéralisation des prix de l’énergie sur eux.

Si ce discours se veut optimiste sur la transition écologique au quotidien, les changements restent insuffisants, et il faut continuer à réfléchir sur les façons de réduire notre impact sur l’environnement.

FlorenceHerreroC’est par un constat positif que Florence Herrero commence son intervention sur l’éducation à l’environnement : ce thème a évolué dans les textes depuis 1977, année des premières circulaires sur l’éducation à l’environnement jusqu’en 2004, année où l’Éducation à l’Environnement et au Développement Durable a été généralisée.

Cependant, il n’y a pas vraiment de démarche de fond, et malgré le nombre de textes, le bilan de l’éducation à l’environnement sur le terrain, et notamment au niveau de l’académie de Paris, reste très mitigé.

logo_1_rouge côté_JPEG - copieSur le terrain, le manque de formation des enseignants dans ce domaine est une des causes de ce retard. Ceci étant, Guillaume Douault du CREE nuance ce constat : il constate fréquemment que les enseignants mènent leurs propres projets sans en informer l’inspection académique. On pose alors la question du rôle que pourrait jouer l’inspection académique dans ce domaine, ainsi que l’ADASCO et l’Éducation Nationale pour la formation initiale et continue des enseignants. Ce n’est pas le manque d’outils (matériel mis à disposition, etc.) pour la création de projets qui est en cause, ils sont nombreux à la disposition des enseignants intéressés, mais plutôt le manque de connexion entre l’échelon local et national.

Au niveau du 20e, la délégation de l’éducation à l’environnement a proposé d’intégrer le Développement Durable aux établissements d’enseignement secondaire. Cette démarche est en cours. Pour les quatre années à venir de mandature, Florence Herrero espère fédérer les enseignants intéressés sur les thématiques de gaspillage alimentaire, et développer des outils à l’attention des enseignants.

Guillaume Douault, explique que les missions du CREE sont sur le temps du périscolaire. Il constate que les animations en lien avec l’environnement sont nombreuses. Aussi, sur 650 écoles à Paris, la moitié environ possèdent un jardin, ce qui va de pair avec des projets pour l’éducation à l’environnement.

L’activité principale du CREE est de former des animateurs et des enseignants en éducation à l’environnement, et répondre à des besoins en conseils et matériel.

Florence Herrero rappelle que l’éducation à l’environnement doit se faire de façon transversale.