C’est avec stupéfaction et colère que nous avons découvert qu’un mauvais coup était en passe d’être porté sur les 3 Traverses : Charonne (20e), Ney Flandre (18e-19e) et Bievre Montsouris (13e-14e).
Ces trois lignes de mini bus de proximité implantées dans des quartiers populaires et mal desservis sont en effet dans le collimateur des économies budgétaires de la Ville de Paris. Il faut dire que leur financement repose sur la Ville et non le Stif ce qui, de fait, les fait apparaître en dépense spécifique de fonctionnement dans le budget de Paris.
Ce n’est pas sur le principe de la recherche d’économies que porte notre stupéfaction mais sur le montant de celle ci et surtout la méthode utilisée pour l’obtenir.
En clair, sans concertation préalable avec les arrondissements concernés et sans évaluation d’impact, donc sans autre projet qu’une coupe budgétaire, la Maire de Paris a arbitré dans le budget 2016 une économie de plus de 35% sur le budget 2016 de ces 3 lignes. Les deux lignes de l’ouest parisien, relevant d’un autre contrat, sont pour le moment épargnées alors même qu’elles sont à la personne transportée jusqu’à jusqu’à 4 fois plus onéreuse. Justice où est tu donc passée ?
Il s’avère en effet que Parvenir à 35% d’économie signifie cumuler les diminutions de services suivantes : diminution de la fréquence, suppression de service les dimanches et le mois d’août et amputation du tiers ou de la moitié des itinéraires.
Oui oui vous avez bien lu !
Il est demandé à la mairie du 20e de sacrifier la moitié de la Traverse de Charonne, en laissant le choix du côté Nord ou du côté Sud. Inutile de préciser qu’en procédant ainsi la Traverse perdra toute attractivité et la plus grande partie de sa fréquentation, ce qui justifiera alors une fermeture pure et simple.
Rien ne justifie cette perspective au demeurant totalement contraire aux orientations de la politique des déplacements de la Ville : les Traverses en cause connaissent de très bonnes fréquentations, de surcroît en hausse ! Elles sont au service des personnes âgées et des familles des quartiers périphériques.
A ce stade la municipalité du 20e est unanimement déterminée à ne pas accepter cette coupe budgétaire aveugle. Afin de marquer cette opposition Renaud Martin a deposé avec les élus EELV un voeu au prochain conseil d’arrondissement qui devrait rassembler toute la majorité voire au delà afin d’engager publiquement un bras de fer jusque-là cantonné aux coulisses de la Ville de Paris. Et se donner une chance qu’au prochain conseil de Paris cette façon de procéder soit mise en échec. Car si des économies sont possibles, y compris sur les Traverses, elles ne sauraient mettre en péril un service utile et performant rendu aux quartiers populaires de Paris. Il faut donc reprendre une démarche positive consistant à analyser ce qui peut être gagné sans dénaturer la Traverse et trouver alors l’Economie raisonnable à consentir.