
À l’occasion des Journées du Patrimoine 2015, les écologistes étaient particulièrement heureux de se rassembler dans un haut lieu de l’urbanisme des années 60, cet urbanisme qui faisait à l’époque des ravages dans les écoles d’urbanisme et fait aujourd’hui des ravages dans les poumons de nos enfants.
À l’occasion du Parking Day 2015, les écologistes étaient particulièrement satisfaits d’investir l’un des endroits les plus pollués de Paris, à la fois quant au niveau de pollution chronique et quant au nombre de personnes exposées.
Une semaine avant la Journée sans voiture 2015, les écologistes étaient particulièrement mobilisés pour rappeler à la fois la nécessité de cette journée, qu’ils réclamaient depuis longtemps, et son insuffisance.
Le triste héritage de la « modernité d’avant »
En 1969, la porte de Bagnolet, c’était l’ouverture vers la modernité même, à la croisée des boulevards des Maréchaux, de l’autoroute A3 et du boulevard périphérique ; croisée incarnée par l’échangeur/diffuseur à quelques mètres d’ici : 19 ponts et viaducs, 2300 mètres, 19000 mètres carrés, réalisé grâce à toutes les bonnes volontés qui ne pensaient qu’à votre/notre bien : l’État, le département, la RATP et la ville de Paris.
Cinquante ans plus tard, la porte de Bagnolet, c’est 70 000 habitants pollués par près de 300 000 véhicules qui y circulent chaque jour. C’est le symbole d’une mobilité trop gourmande en pétrole, une mobilité qui pèse sur l’équilibre climatique, sur notre santé et aussi, accessoirement, sur le déficit commercial de notre pays. Selon le rapport d’AirParif de 2012, le transport routier est le principal contributeur aux émissions de carbone suie (66%) et aux émissions d’oxydes d’azote (56%).
Dans la pratique, l’excès de voitures pèse surtout sur les plus pauvres : on sait désormais avec certitude que ce sont les habitants des quartiers défavorisés qui subissent le plus les effets négatifs de la pollution de l’air. Elle pèse aussi sur les plus jeunes : une étude de l’Inserm publiée le 16 septembre révèle que « la fréquence de nouveaux cas de leucémie de type myéloblastique serait plus élevée de 30% chez les enfants dont la résidence se situe à moins de 150 m des routes à grande circulation ».
Des progrès ont été faits mais il faut aller plus loin et plus vite
Dans le cadre du plan climat, sous l’impulsion des élus écologistes, la ville de Paris met peu à peu en place une politique de réduction de l’usage des véhicules motorisés. Le tramway, les couloirs de bus, les pistes-cyclables ont progressivement permis de réduire la pollution de l’air dans l’est parisien mais il faut aller plus vite et plus loin.
La Journée sans voiture sera le début d’une réflexion sur notre trop forte dépendance à la voiture est ses conséquences néfastes. Les élus écologistes parisiens ont porté dans les arrondissements des voeux demandant que cette journée soit étendue à la totalité de Paris et surtout à une partie de l’Île-de-France, en concertation avec les communes concernées.
La Porte Débagnolée
Ce n’est qu’en réduisant la place des bagnoles qui y circulent que la porte de Bagnolet deviendra plus saine pour ses habitants. Pour rappeler cela, les écologistes du 20e arrondissement étaient réunis samedi 19 septembre place de la Porte de Bagnolet pour rebaptiser symboliquement cette place « Place de la Porte Débagnolée ».
La nouvelle plaque a été dévoilée par Renaud Martin, adjoint à la maire du 20e en charge des transports, de la voirie, des déplacements et de l’espace public. Il était entouré de Kathy Carime-Jalime, adjointe à la Maire du 20e en charge de l’écologie urbaine, de Jérôme Gleizes, conseiller de Paris délégué chargé dans le 20e de la vie étudiante, de la recherche et de l’enseignement supérieur et d’Antoinette Guhl, adjointe à la maire de Paris en charge de l’économie sociale et solidaire, de l’innovation sociale et de l’économie circulaire.