Après huit mois de révolution portée en grande partie par la société civile à travers l’Alliance pour la Liberté et le Changement et la destitution d’Omar el-Béchir par l’armée le 11 avril 2019 sous la pression populaire, le Soudan entame sa transition historique vers la démocratie.

Cette conférence-débat reviendra sur :

– Les racines historiques de la crise soudanaise. Car depuis sa libération de la domination anglo-égyptienne le Soudan est déchiré par les conflits internes. La première guerre civile a eu lieu dés le lendemain de l’indépendance en 1955. La dernière a débouché sur un génocide au Darfour, des milliers de réfugiés et une sécession qui a vu la naissance d’un nouvel état en Afrique, le Soudan du Sud, faisant perdre du même coup 85 % des ressources pétrolières au Nord, provoquant une crise économique dramatique.

– Les moments forts de cette révolution soudanaise emblématique qui a impressionné par sa vigueur et la volonté de ses dirigeants de préserver son caractère pacifique. On y évoquera les principaux acteurs, comme l’Association des Professionnels Soudanais (APS), qui a été le fer de lance de cette révolution, le rôle de la jeunesse et celui des femmes soudanaises qui ont été à l’avant-garde de la dernière révolution afro-arabe.

Ce pays intéresse l’Europe en général et la France en particulier à plus d’un titre. D’abord par la place géopolitique de ce pays dans la Corne de l’Afrique, au carrefour des routes migratoires qui connectent l’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest à la Méditerranée et à l’Europe. Car à partir du Soudan, les migrants rejoignent la Libye ou l’Égypte, d’où ils entrent en contact avec des passeurs qui les entassent sur des embarcations de fortune avant une périlleuse traversée en Méditerranée, en direction de l’Europe. Nous verrons comment l’Union européenne a conclu un accord « le processus de Khartoum » avec le régime Islamo-militaire de Omar ElBachir pour stopper l’immigration.

Depuis, le Soudan s’est doté en août du Conseil souverain, une instance à majorité civile appelée à superviser la transition vers un pouvoir civil. Un nouveau premier ministre a été nommé, Abdallah Hamdok, qui est en poste depuis un peu plus d’un mois. Aujourd’hui, ce pays se trouve confronté à plusieurs défis : reconstruire une économie moribonde et conclure des accords de paix avec les groupes rebelles dans les zones de conflit des États du Darfour, du Kordofan-Sud et du Nil-Bleu. Mais il ne manque pas d’atouts. Comment va-t-il les utiliser? Alors que, comme les autres pays de la région, il est lui aussi confronté à une crise majeure liée au réchauffement climatique.

Entre 19 heures 30 et 21 heures 30 à la Teinturerie, 24 rue de la Chine, Paris, métro Gambetta
Accueil dès 19 heures et pour la convivialité, des choses salées ou sucrées à grignoter et des boissons diverses, jus de fruits ou vins.