Il faut sauvegarder les ateliers du 48 rue Ramponeau

Quinze ans après leur première mobilisation, les associations d’artistes et d’habitants du Bas Belleville sont de nouveau en lutte pour sauvegarder leur habitat et leurs activités artisanales et artistiques. Aujourd’hui, la dernière métallerie du 20e, les ateliers Grésillon, sont en danger. Une pétition circule et a déjà recueillie 2000 signatures : « La sauvegarde des ateliers du 48 rue Ramponeau » tandis que le collectif a publié un communiqué de presse : 48 rue Ramponeau – Communiqué de presse (8 juin 2015).

La métallerie Grésillon
La métallerie Grésillon

C’est au 48 rue Ramponeau qu’a démarré en 1990 la mobilisation des artistes de Belleville, en soutien aux habitants pour sauvegarder le quartier de la destruction programmée par la Mairie du 20e de l’époque. Cette mobilisation, menée avec l’association « La Bellevilleuse », a permis de préserver une grande partie de l’habitat du Bas-Belleville et de maintenir les habitants dans le quartier. Le programme de réhabilitation est encore en cours, notamment avec le projet de construction de logements de rue Dénoyez ou du 36 rue de Belleville.

En 2005, le propriétaire du 48 et 50 rue Ramponeau souhaite vendre les locaux artisanaux représentant une surface d’environ 1000 m². La ville de Paris dans le cadre de sa politique de préservation des activités artisanales préempte les locaux (Métallerie Grésillon, Miroiterie Maestrini et 2 ateliers de sculpteurs). La ville confie à la SEMAEST, son partenaire pour dynamiser les activités de commerce et d’artisanat dans les quartiers parisiens, la gestion de ces locaux. La Ville de Paris et la SEMAEST communiquent ensemble sur la promotion de la « vitalité du quartier » grâce à la préservation des activités d’artisanat.

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La SEMAEST signe une convention de 10 ans avec les occupants de ces ateliers.

Entre 2005 et 2015, un locataire d’un atelier d’artiste rachète son local à la SEMAEST. La miroiterie Maestrini, quant à elle, arrête son activité en 2012, laissant vide le local de 400m² qu’elle occupait.

Début 2015, les occupants des locaux de la cour du 48 et 50 rue Ramponeau découvrent l’existence d’un projet lors du passage d’une entreprise chargée d’une étude de sol.

La SEMAEST, a signé une promesse de vente des locaux à un promoteur privé dont le projet de construction d’un immeuble dédié à l’hôtellerie nécessite la démolition totale des 1000 m² de bâtiments (les ateliers et celui occupé jusqu’en 2012 par la miroiterie Maestrini). Ce projet provoquera l’expulsion des occupants des ateliers (la métallerie Grésillon et l’atelier d’un sculpteur).

Ce projet immobilier conduira donc à la disparition de la dernière métallerie de Paris et à la suppression des 8 emplois salariés.

Les artisans, artistes et habitants sont choqués qu’en 2015 la ville et ses partenaires puissent mener des opérations immobilières remettant en cause des engagements antérieurs sans aucune concertation.

Les élus EELV ont rencontré à plusieurs reprises les artisans et artistes du 48 rue Ramponeau. Une rencontre a eu lieu avec les élus à la Mairie de Paris membres de la Mission d’Information et d’Evaluation, inquiets de la situation de la société Grésillon. Les élus EELV présenteront un vœu au conseil d’arrondissement du 18 juin prochain.