L’association « Les Coteaux de Belleville » lance une pétition cette semaine pour demander à la Ville de Paris, la Mairie du 20e et Paris-Habitat d’ouvrir enfin le passage Mare-Cascades. En effet, en 1994, le terrain autour du passage, qui accueille en son sein le Regard de la Roquette, est cédé par la Ville de Paris à l’OPAC (aujourd’hui Paris-Habitat) pour la construction de logements sociaux entre les 37-41 rue des Cascades et les 36-38 rue de la Mare. Malgré la mobilisation des riverains et l’engagement de l’OPAC, depuis 2003 et la fin des travaux, le passage attenant aux logements sociaux reste fermé au public !
L’association s’est fixée pour but de « sauvegarder et mettre en valeur le patrimoine architectural, urbain et culturel local de son quartier, de favoriser le développement des équipements collectifs et de maintenir une vie de quartier active et conviviale » Et la réouverture de ce passage est une bataille qui s’inscrit pour la conservation et l’accès à tous au patrimoine des regards de Belleville. En effet, les hauteurs de Belleville, de Ménilmontant et du Pré Saint-Gervais comportent 53 regards qui ont été utilisés entre le Moyen-Âge et jusqu’au 18e-19e siècle pour l’approvisionnement en eau du Nord-Est de Paris. Ces regards, édifices permettant de surveiller le système d’adduction d’eau des sources du Nord, sont classés depuis 2006 monuments historiques
Benoît Amet explique que la réouverture du passage Mare-Cascades s’inscrit également dans l’objectif de créer des liaisons vertes et piétonnes au sein du quartier de Belleville. Un cheminement dans ce quartier permettrait de relier à pied et à travers la verdure, le jardin partagé Leroy Sème et la place des Sources du Nord, via la villa de l’Ermitage en passant par le futur jardin Kemmler le long des escaliers Fernand Raynaud qui comporte en son sein le regard « Les Petittes Rigolles », le passage Mare-Cascades réouvert et la passerelle de la Mare sur la petite ceinture.
Ce passage est aussi une nécessité pour les enfants de rejoindre aisément les écoles Rue de la Mare et rue des Couronnes et le collège Jean-Baptiste Clément sans faire le détour par la rue de Ménilmontant. Benoît Amet souligne que le quartier est très dense, les rues sont étroites, les trottoirs permettent tout juste à une personne de se déplacer… « Il faut pouvoir respirer aussi dans ce quartier« .
La réouverture du passage Mare-Cascades est une longue bataille pour l’association et les habitants du quartier. Agnès Bellart est intarissable quand elle explique la longue lutte depuis les années 1989-1994 quand la Ville de Paris a cédé le terrain à l’OPAC. Dès cette date, des négociations entre l’OPAC et les associations, qui demandaient un jardin sur toute la parcelle, ont abouti à l’engagement du bailleur social de maintenir le passage ouvert au public. Les riverains mobilisés avaient obtenu en 2006 que le passage reste une liaison piétonne et conserve un bout de jardin, la présence des lampadaires en témoigne toujours. Ils avaient combattu avec succès la démesure du programme, l’implantation d’un nombre excessif de parkings et obtenu qu’un local associatif y soit créé. En effet, cette liaison piétonne ouverte au public est inscrite dans le Plan d’Occupation des Sols puis dans le Plan Local d’Urbanisme en 2006. Mais la Ville de Paris n’a toujours pas appliqué cette disposition.
Dans un souci d’entente avec les locataires du 37-41 rue des Cascades, qui craignent pour leur tranquillité, les Coteaux de Belleville proposent :
– qu’une clôture sépare le passage Mare-Cascades du bâtiment de Paris-Habitat,
– et que le passage soit ouvert dans les mêmes conditions que les parcs et jardins de la Ville de Paris, soit tous les jours et à des heures d’ouverture différenciées selon les saisons, et donc fermé la nuit .
Il s’agit désormais de discuter des modalités de mise en oeuvre du projet.
La Mairie du 20è a réaffirmé, en octobre 2014 depuis la nouvelle mandature, son soutien à l’ouverture du passage. Deux adjoints de la Maire du 20e, déjà rencontrés par les Coteaux de Belleville, sont sensibilisés au sujet. Renaud Martin, Adjoint à la Maire chargé des transports, de la voirie, des déplacements et de l’espace public et Colette Stéphan, Adjointe à la Maire chargée des relations avec les bailleurs sociaux et du patrimoine, entendent étudier la demande de l’association et faire avancer le dossier.
